Aller au contenu

Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je ne dis pas dans leurs applications souvent difficiles, parfois impossibles, mais dans leur qualité foncière. Les effets de ces armes ne sont pas, ne seront pas toujours ceux que nous supposons.

Bien souvent, et pour des raisons diverses, nous ne pouvons appliquer qu’incomplètement nos méthodes. Tel produit qui assurerait la protection du sujet, s’il était employé à dose suffisante, en temps favorable, pour les raisons inverses ou pour d’autres, ne crée qu’une demi résistance. Un médicament, inoculé au cours de la maladie, peut avoir un effet analogue. L’infection à venir ou en cours s’en trouvera modifiée. Reprenons des exemples déjà cités, leur répétition rendra l’enseignement plus clair. Au lieu de donner à un sujet une immunité complète contre la fièvre typhoïde, la pneumonie par exemple, nous l’aurons protégé vis-à-vis de la généralisation du microbe, et le microbe, gêné dans son expansion, ira se localiser sur un organe essentiel. Au danger aigu, momentané de la maladie générale, nous aurons substitué le danger tenace, plus important souvent, d’une localisation.

Avec certains microbes, tels le tréponème de la syphilis, les spirochètes des fièvres récurrentes,