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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/218

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débris de l’armée de Wrangel. La résistance, présentée par les indigènes tunisiens, ne peut être due qu’à ce fait qu’ils boivent, dès la naissance, des eaux impures dans lesquelles la bacille dysentérique se rencontre et qu’ils se vaccinent ainsi insensiblement contre lui. La rareté extrême de la fièvre typhoïde sur la même population est due sans doute à une cause identique. Avec la répétition des souillures, l’immunité héréditaire, si elle ne joue pas encore actuellement de rôle, est en train de s’amorcer dans cette race.

Nous assistons à des faits analogues dans les pays d’Europe, pour la diphtérie et la scarlatine. On possède aujourd’hui, avec la réaction de Schick, un moyen de reconnaître si un sujet est sensible ou non à la diphtérie, si, par conséquent, il est susceptible de la contracter. Or, un certain nombre de personnes, même parmi les enfants, montrent par la recherche de cette réaction, qu’ils sont réfractaires. Dans les salles des hôpitaux d’enfants où la diphtérie se rencontre, Lereboullet, Robert Debré et Joannon ont remarqué que le nombre des sujets réfractaires s’accroît sans que ces enfants aient présenté cependant une atteinte clinique de diphtérie.

Ces auteurs ont donné à ce mode de vaccination