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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/226

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Si la civilisation humaine se maintient, si elle continue de se développer et de s’étendre, les maladies infectieuses augmenteront de nombre dans toutes les régions du globe. À l’exception de celles qui, ancrées à certains sols du fait des conditions de leur conservation, ont peu de tendance à l’extension et de celles qui sont sous la dépendance d’un facteur climatérique, les échanges, les migrations porteront, en tous pays, les maladies humaines et animales de chaque région. L’œuvre est déjà très avancée ; elle est assurée d’avenir.

Mais, si l’homme civilisé doit fatalement poursuivre son rôle de propagateur des agents pathogènes, les progrès de la science humaine armeront de mieux en mieux nos descendants contre toutes les maladies. Plus nombreuses, plus répandues, les maladies seront moins à craindre. Une meilleure défense équilibrera les dangers de menaces plus fréquentes. Au total, l’homme et les animaux domestiques ne seront pas plus souvent malades, sans doute moins, et ils mourront moins souvent. Si la civilisation humaine subissait un recul, si des peuples moins civilisés et plus prolifiques prenaient, dans un nouveau moyen âge, le pas sur les nations éclairées, si le nombre total des hommes venait à diminuer (la disparition de notre