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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/25

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Et, pourtant, quelles leçons donnent à la communauté des hommes ceux de leurs semblables qui ont su secouer ces liens du passé ? Tout d’abord ceux que leur abnégation a conduits pour l’étude au sacrifice d’eux-mêmes. Il n’est pas une nation qui n’ait offert à l’humanité ses héros volontaires ; les nommer ne serait que lever un instant leur suaire pour permettre à l’ingratitude de s’appesantir de nouveau sur eux. Point de flamme offensante sur nos morts inconnus !

Mieux vaut ouvrir un livre de pathologie et chercher la part des diverses nations dans nos acquisitions les plus précieuses. Prenons une maladie des plus anciennes, le paludisme. Les premières connaissances cliniques en remontent à l’antiquité ; Van Swieten, un Hollandais les formule de façon impérissable ; un Français, Laveran découvre son parasite ; un Anglais, Ronald Ross et un Italien, Grassi montrent son mode de transmission par les moustiques ; les propriétés du quinquina sont reconnues par les Espagnols ; Pelletier et Caventou, Français, isolent la quinine ; Maillot, Français aussi, en généralise l’emploi pour le traitement de la maladie ; un Allemand Robert Koch trace les règles de la quinisation préventive. Nous pourrions multiplier les exemples. Quels ré-