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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/37

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Voici maintenant de moindres personnages de la troupe microbienne ; mais, dans les bonnes compagnies, il n’y a pas de rôle qui ne fournisse son succès à qui le sait faire valoir. Certains n’ont aucune tendance à pulluler en dehors des surfaces, des cavités, des conduits pour lesquels ils montrent une prédilection fâcheuse : microbes des teignes, des conjonctivites, de certaines stomatites, rhinites, pharyngites, etc., et, à côté d’eux, parmi eux, il en est qui peuvent quitter subitement ce rôle et prendre une attitude menaçante. Le microbe d’une conjonctivite, d’ordinaire banale, en ulcérant la cornée détruit l’œil. De proche en proche, le microbe d’un simple rhume attaquera l’oreille, rendra sourd ou bien, de cette étape, il envahira les méninges et tuera. Le gonocoque, habitué de l’urètre, peut gagner les testicules, amener la stérilité ou bien envahir à distance les articulations, se fixer même sur le cœur.

Il n’est pas jusqu’aux germes vulgaires des suppurations les plus localisées qui ne puissent présenter soudain cette tendance envahissante, pour peu que notre résistance faiblisse. Une plaie insignifiante prend parfois, chez un diabétique, une gravité mortelle ; à plus forte raison, la pneumonie franche que la plupart des adultes subissent