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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/42

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ne saurait être réalisé, si l’on en abordait l’étude avec un esprit uniquement mécaniste. La composition chimique d’un microbe pathogène, si utile qu’elle soit à connaître, et celle du tissu que ce microbe envahit ne peuvent guère nous éclairer, du moins aujourd’hui, sur cette qualité qu’est la virulence. Aussi est-il préférable de ne pas attendre, pour l’étude de cette propriété, que des progrès ultérieurs, sans doute bien éloignés, peut-être irréalisables la ramènent à un substratum ou à des formules, mais de la considérer sous l’aspect complexe et particulier qu’elle revêt, de lui chercher des caractères biologiques, de provoquer ses variations, de l’utiliser, la dompter, la traiter enfin, pour le progrès de nos connaissances et pour le bien des hommes, comme s’il s’agissait d’une combinaison indécomposable et d’un ordre particulier auquel nous pourrions donner le nom de vital, à condition de ne lui attacher qu’un sens utilitaire et provisoire.

Pour la même raison, parce que la maladie est un complexe et qu’elle change sans cesse, nous devons nous méfier, dans son étude, des figurations de langage, ordinaires aux sciences exactes, de la conclusion, de l’expression même. Ce n’est pas que ces méthodes soient inutiles. Elles rendent