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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/62

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voir du virus. Le réservoir du virus dans le paludisme et le typhus exanthématique est l’homme malade sur lequel le moustique ou le pou s’infectent ; pour la fièvre méditerranéenne, la chèvre ; pour le charbon, le sol où le microbe se conserve des années sous une forme de résistance, la spore. La variole, la rougeole qui se transmettent directement par contagion d’homme à homme, ont pour réservoir les hommes malades. Elles disparaîtraient si notre espèce disparaissait, car elles lui sont particulières.

Il est, à côté de celles-ci, des maladies dont nous souffrons et qui, cependant, continueraient d’exister au cas où il n’y aurait plus d’hommes. Considérant l’importance de toutes choses suivant nos rapports avec elles, nous sommes portés à regarder les maladies dont nous souffrons comme des fléaux qui nous sont propres. Or certaines, même des plus graves, telles la rage, la peste ne nous frappent que par accident et, si l’homme était le seul mammifère, elles ne se seraient pas développées sur le globe. Sans doute la salive de l’homme enragé contient le microbe de la rage et il n’est pas impossible que l’homme contamine son semblable par sa morsure ou ses crachats. Certaines formes de la peste passent de l’homme