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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/65

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l’homme et d’assurer ainsi la durée de la maladie. À côté de ces formes, il en est de sexuées, mais qui ne peuvent s’unir chez l’hôte humain. Pour qu’il y ait contamination d’autres hommes et, par là, conservation du microbe et de la maladie, il faut que certains moustiques, les anophèles, interviennent et, pompant le sang de l’homme malade, absorbent en même temps ces formes sexuées dont nous venons de parler. Dans l’estomac du moustique femelle (car, seules, les femelles se nourrissent de sang), ces formes s’unissent. Elles donnent, par une division ultérieure, de petits éléments extrêmement nombreux qui envahissent l’appareil piqueur de l’insecte. Le moustique prélève donc par piqûre les hématozoaires du sang de l’homme malade sur lequel il se nourrit et il les réinocule à un individu sain. Ainsi se noue la chaîne qui assure la perpétuité de l’infection.

On peut donc considérer comme rationnel et en quelque sorte logique le mode d’inoculation et de conservation des hématozoaires du paludisme. Il l’est parce que le moustique femelle se trouve dans la nécessité physiologique d’absorber du sang.

Mais combien cette logique est incertaine ! Que d’autres mammifères que l’homme, insensibles au paludisme, s’interposent entre le moustique infecté