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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/71

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microbes se sont conservés, multipliés dans le tube digestif de l’insecte. Le rejet du sang sur la peau souille celle-ci de microbes virulents. La piqûre peut en introduire quelques-uns ; l’ongle du porteur qui gratte sa peau contaminée assure la pénétration d’un plus grand nombre.

De même, ce n’est pas sans doute par sa piqûre, cependant suffisante, que le pou inocule communément le germe du typhus ; c’est au contact des crottes virulentes de l’insecte, souillant sans cesse la peau, que l’ongle du porteur se charge du virus, l’inocule par grattage ou bien le porte aux conjonctives. La projection dans les yeux d’une parcelle de crottes de poux typhiques a causé bien des contaminations de laboratoire.

Un hôte peu dangereux des globules rouges du rat, l’hémogrégarine, est transmis à ce rongeur par un parasite de sa peau. Or ce n’est pas, comme on le pourrait croire, au moyen de sa piqûre que ce parasite contamine le rat, c’est parce que le rat mange le parasite. Dans l’estomac du rongeur l’hémogrégarine se trouve libérée ; elle traverse ensuite la paroi digestive et envahit le sang.

Voici des voies d’introduction bien indirectes, bien curieuses et dans lesquelles on chercherait en vain un génie de prévision ou de logique.