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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/87

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observé, depuis longtemps, des formes atténuées, bénignes de maladies infectieuses, même de maladies des plus graves. On ne pouvait supposer qu’il existât des formes de maladies, dépourvues entièrement de symptômes.

La conception, la démonstration de ce type de maladies infectieuses, des infections inapparentes, comme je les ai nommées, m’appartient ainsi qu’à Charles Lebailly.

Il est intéressant de connaître la genèse d’une découverte, d’apprendre de l’auteur le chemin qu’il a suivi. J’ai déjà dit que la révélation d’un fait nouveau, le bond en avant, la conquête sur l’inconnu d’hier était acte non de raisonnement, mais d’imagination, d’intuition ; c’est un acte voisin de celui de l’artiste et du poète, un rêve qui devient réalité, un rêve qui semble créer.

La découverte des infections inapparentes a eu pour point de départ un fait accidentel et bien minime.

J’avais reconnu, démontré que l’inoculation au cobaye du sang d’un malade atteint de typhus exanthématique déterminait, chez cet animal, une maladie d’un type particulier. Cette maladie était passée inaperçue de mes prédécesseurs en raison de cette opinion, alors très générale, que, pour qu’un