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Page:Niemcewicz - Notes sur ma captivité à Saint-Pétersbourg.djvu/14

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AVANT-PROPOS DE L’ÉDITEUR.

étrangers, une relation de sa captivité en Russie.

Ce n’est là qu’un chapitre de la vie active, généreuse, poétique, tourmentée par la plus noble des passions et le plus insupportable des maux : l’amour de la patrie et l’anéantissement de son indépendance. Toutefois cet épisode des souffrances d’un individu se lie intimement avec les grands malheurs de la Pologne. C’est une scène détachée de ce drame terrible où une nation entière se débat sous le poids de malheurs qui semblent infinis, où chaque noble effort ouvre un abîme, chaque vertu reste sans effet, où une fatalité implacable arrache le glaive des mains du vainqueur, et des blasphèmes de la bouche d’un chrétien. Dans sa vieillesse, Niemcewicz nous racontait qu’un jour, le 4 juin 1796, ayant de sa prison à Pétersbourg, entendu plusieurs décharges d’artillerie, et en ayant demandé la cause : « C’est que la grande-duchesse, lui répondit-on, a daigné mettre au monde un fils. » — Or ce fils, c’était l’Empereur Nicolas. « — Ainsi, disait-il, je n’étais pas encore sorti

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