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Page:Niemcewicz - Notes sur ma captivité à Saint-Pétersbourg.djvu/22

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AVANT-PROPOS DE L’ÉDITEUR.

rait d’apprécier l’influence réciproque de ces deux mouvements simultanés, fâcheuse pour nous et propice pour nos amis. En vérifiant les faits, au temps de l’empire, il mettrait en évidence que l’expédition de 1812 n’avait nullement pour but le rétablissement de la Pologne, et que c’est uniquement par cette raison-là qu’elle fut suivie de tant de désastres. À la révolution française de 1830, succède immédiatement l’insurrection de Pologne. Serait-il interdit à l’historien de faire entendre quelques regrets et quelques plaintes amères, en rappelant l’abandon où la France laissa alors une nation amie et malheureuse, tandis qu’elle profitait de sa lutte héroïque pour établir en paix sa destinée nouvelle ? L’auteur pourrait rappeler aussi les jours où des proscrits de la France trouvaient un asile en Pologne, et il y joindrait le tableau de cette noble hospitalité du peuple français, qui pourvoit à l’entretien de tant d’exilés, tandis que ses législateurs font prolonger l’ancienne alliance avec la Pologne par des paroles d’espérance. L’historien, enfin, demanderait au magnanime peuple français s’il n’ajouterait