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Page:Niemcewicz - Notes sur ma captivité à Saint-Pétersbourg.djvu/255

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NOTICE SUR J. U. NIEMCEWICZ.

et poète qui a essayé presque de tous les gennes ; il a écrit des drames, des tragédies, des comédies, des satires, des fables, des épigrammes, des idylles ; il a été, comme prosateur, historien, auteur de mémoires, et, en même temps, il a composé des ouvrages de politique. Pas un seul de ses nombreux écrits n’a passé inaperçu : quelques-uns produisirent dans le pays un effet immense, il y en a même qui sont devenus populaires. Cependant aucun de ces ouvrages n’a été accepté comme modèle, comme une production classique. On lui reproche, par exemple, de n’avoir pas assez bien saisi le caractère des personnages dans ses drames, de ne leur avoir pas conservé la couleur historique, enfin, de n’avoir pas assez soigné la forme.

Niemcewicz n’a jamais été poëte artiste ; il n’a jamais composé d’ouvrages pour amuser son public ; il n’a jamais sacrifié à l’art. L’art n’a pas été son idole ; il a été avant tout Polonais, il n’a été que Polonais. Il s’est servi de ses ouvrages comme d’instrument pour combattre les ennemis de la Pologne.

Compatriote de Karpinski, Julien Niemcewicz, qui n’avait pas sa valeur artistique, qui ne l’a pas égalé sous le rapport de l’inspiration ni même dans la forme, est resté cependant poëte national, parce qu’il n’a pas brisé sa lyre comme Karpinski, qu’il n’a pas abandonné tout espoir ; au contraire,