au sujet sentant. Une troisième sensation nouvelle,
résultat de deux sensations isolées précédentes, est
le jugement dans sa forme la plus inférieure. — Nous, êtres organisés, rien ne nous intéresse à
l’origine en chaque chose que son rapport avec nous
en ce qui concerne le plaisir et la peine. Entre les
moments où nous prenons conscience de ce rapport,
entre les états de sensation, se placent des moments de repos, de non-sensation : alors le monde
et toute chose sont pour nous sans intérêt, nous ne
remarquons aucune modification en eux (de même
que maintenant encore un homme violemment intéressé ne remarque pas que quelqu’un passe auprès
de lui). Pour les plantes, toutes les choses sont
ordinairement immobiles, éternelles, chaque chose
identique à elle-même. C’est de la période des organismes inférieurs que l’homme a hérité la croyance
qu’il y a des choses identiques (seule l’expérience
formée par la science la plus haute contredit cette
proposition). La croyance primitive de tout être
organisé, au début, est peut-être même que tout
le reste du monde est un et immobile. — Ce qui
est le plus éloigné à l’égard de ce degré primitif
du logique, c’est l’idée de causalité ; quand l’individu sentant s’observe lui-même, il tient toute
sensation, toute modification, pour quelque chose
d’isolé, c’est-à-dire d’inconditionné, d’indépendant:
elle surgit de nous sans lien avec l’antérieur ou
l’ultérieur. Nous avons faim, mais nous ne pensons
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HUMAIN, TROP HUMAIN