Aller au contenu

Page:Nietzsche - Richard Wagner à Bayreuth (trad. Baumgartner).djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 109 —

tendait son désir, il était la patrie que ses regards cherchaient au loin. Toute une longue période de sa vie ainsi que les changements les plus téméraires dans ses plans et ses études, dans ses lieux de retraite et ses connaissances, ne pouvait s’expliquer que par ce désir et par les oppositions extérieures que devait infailliblement rencontrer le pauvre artiste allemand si inquiet, si passionnément naïf. Un autre artiste que lui savait mieux comment il faut s’y prendre pour devenir le maître sur ce terrain. Et maintenant qu’on n’ignore plus par quelles ingénieuses combinaisons d’influences de tout genre Meyerbeer savait préparer et assurer chacune de ses grandes victoires, qu’on sait avec quel soin la gradation des „effets“ était calculée dans l’opéra même, on n’aura pas de peine à concevoir à quel point Wagner se sentit irrité et mortifié lorsqu’il fut obligé de reconnaître la nécessité presque