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Page:Nietzsche - Richard Wagner à Bayreuth (trad. Baumgartner).djvu/118

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et l’on trouverait le même bonheur dans cette satisfaction. Et lorsqu’il se demandait ce qui le consolait le plus profondément, ce qui le relevait le mieux dans sa profonde misère, ce qui venait au-devant de sa souffrance avec le plus de sympathie, il sentait avec bonheur que c’était uniquement le mythe et la musique ; le mythe qu’il savait être le produit, le langage de la souffrance du peuple ; la musique d’origine semblable quoique plus mystérieuse encore. C’est dans ces deux éléments qu’il plonge et guérit son âme ; c’est d’eux qu’il éprouve le besoin le plus ardent ; c’est de là qu’il peut conclure combien sa souffrance a d’affinités avec celle que devait éprouver le peuple à sa naissance, et dans quelles conditions se trouvera un peuple qui comptera beaucoup de Wagners. Maintenant, comment vivaient le mythe et la musique dans notre société moderne tant qu’ils ne lui avaient pas été complète-