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Page:Nietzsche - Richard Wagner à Bayreuth (trad. Baumgartner).djvu/153

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d’existence, le musicien ajoute : et cette volonté veut, à tous les degrés, une existence mélodieuse.

Avant Wagner la musique se mouvait entre des limites généralement étroites. Elle s’appliquait à des états permanente de l’homme, à ce que les Grecs nomment éthos, et elle n’avait commencé qu’à partir de Beethoven à essayer le langage du pathos, c’est-à-dire de la volonté passionnée, des évènements dramatiques qui se succèdent dans le cœur humain. Autrefois c’était une disposition particulière, un état de l’esprit soit contenu ou gai, soit pieux ou repentant, qui devait se manifester par des sons ; à l’aide d’une conformité sensible dans la forme, et de la durée de cette conformité, on voulait frapper l’auditeur, le contraindre à interpréter le sens de cette musique, et enfin lui faire éprouver une disposition semblable. Pour représenter toutes ces dispositions et ces