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Page:Nietzsche - Richard Wagner à Bayreuth (trad. Baumgartner).djvu/191

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accords complets et libres, elle ébranlât et effrayât nos âmes comme si la voix d’un méchant esprit jusque là invisible venait à retentir. Ou bien, de quelle manière notre oreille est-elle frappée par des propositions comme celles-ci : que la passion vaut mieux que le stoïcisme et l’hypocrisie ; qu’être honnête, même dans le mal, vaut mieux que se perdre soi-même par égard pour la moralité reçue ; que l’homme libre peut aussi bien être bon que méchant mais que l’homme non affranchi est une honte de la nature et n’a de part ni à une consolation céleste ni à une consolation terrestre ; enfin, que celui qui veut être libre doit le devenir par lui-même, et que la liberté n’est pour personne un don miraculeux tombant sans efforts de la main des dieux. Quelque tranchantes et peu rassurantes que puissent paraître ces propositions, elles n’en sont pas moins des échos de ce monde futur qui a vraiment