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Page:Noailles - La domination, 1905.pdf/160

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LA DOMINATION

Antoine ne sait ce qu’il doit ressentir. Cette fille vulgaire, subtile et malade lui laisse pendant une heure encore un fort parfum. Reconnaissant d’avoir suscité de tels troubles, il estime cette adroite forcenée. D’un corps rude, et déjà fané à vingt-cinq ans, elle fait une âme nuancée qui brûle, se glace, soupire, mord, meurt.

Est-il dégoûté, la désire-t-il encore ? Il ne sait. Mais il sent qu’en somme c’est fini. Il n’attend pas de réelle distraction de cette sultane-servante ; elle n’est entrée ni dans son âme, ni dans sa vanité.

La comtesse, la précieuse, le saura-t-elle ? Souffrira-t-elle ?

C’est cela qu’il faut chercher.