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Page:Nodier - Contes de la veillée, 1868.djvu/184

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probablement porté vous-même, et je vous prie de ne pas regarder cette observation comme un reproche. Mais, comme l’heure s’avançoit, il se leva en bénissant ses hôtes, et en les ajournant au lendemain pour entendre le reste de leurs aventures.


troisième et dernière journée.


Le lendemain, les trois vieillards se réunirent, comme la veille, chez le vieillard bienfaisant de Damas, à l’heure du repas du soir où ils étoient invités. Ils reçurent chacun une bourse d’or, comme les deux jours précédents, et quand le banquet fut fini, leur hôte, s’adressant à celui qui n’avoit pas encore parlé, lui rappela qu’il attendoit aussi le récit de son histoire. Le voyageur inconnu, qui étoit un homme sérieux et circonspect, passa gravement sa main sur sa barbe, salua d’un air digne et posé le père de famille et ses enfants, et commença en ces termes :


HISTOIRE DE PIROUZ LE SAVANT.


Illustres seigneurs, vous n’apprendrez peut-être pas sans étonnement que je suis le troisième frère de ces deux vieillards, et que c’est de moi qu’ils vous ont parlé sous le nom de Pirouz. Je suis plus connu aujourd’hui dans l’Orient sous le titre de savant que l’on m’y