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Page:Noriac, Gille - Pierrette et Jacquot.pdf/22

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Scène VI

DURAND.

Si le monde savait le plaisir qu’il y a à recueillir des orphelins, et surtout des orphelines, on ne s’occuperait plus que de cela ! Qui aurait cru, qu’à mon âge j’épouserais une jeune fille de dix-huit ans ; il est vrai que cela ne fait jamais que 68 à nous deux… c’est madame Patacha qui m’a fourré ces idées de mariage en tête !… et le fait est qu’elle a raison ! Je me dois à la société… Je n’ai pas le droit de me réfugier dans le honteux célibat… et puis enfin, ce serait dommage, sans être un adonis, on a quelque chose de piquant… de provoquant… mon nez a toujours frappé les femmes… moi, je n’y attache pas d’importance… je le traite même cavalièrement comme un objet futile… mais elles le remarquent… la taille est peut-être un peu forte… je changerai de tailleur, ce n’est pas plus malin que ça.


Scène VII

DURAND, MADAME PATACHA, en toilette exagérée.
MADAME PATACHA.

Me revoilà !

DURAND.

Sapristi ! que vous êtes belle ! c’est pour moi que vous avez fait cette toilette-là ?

MADAME PATACHA.

Et pour qui donc ?

DURAND.

C’est vrai, je dis une bêtise, puisque vous venez dîner ici.