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Page:Noriac, Gille - Pierrette et Jacquot.pdf/34

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je remonte sur l’eau en tenant la victime… la victime !… par les cheveux ! Quels cheveux !… (Éclats de rire sur tout le parapet.) Ma tête se perd… je me sens enfoncer… je m’enfonce, je m’évanouis… et je me retrouve étendu sur la berge, sentant quelque chose de chaud, de doux… de mou… de tiède, qui me passait sur la figure, c’était la langue de mon chien, le sauveteur, ce n’était pas moi… le sauveteur, c’était lui !

PIERRETTE.

Ah ! c’est bien de sa part !

JACQUOT.

Brave homme de chien !

DURAND.

Assez d’éloges à ce rival. Ce qui est certain, c’est que j’ai fait cette réflexion sous l’eau, que pour être sauveteur, on n’en est pas moins homme… J’ai pensé que le célibat présentait des dangers… Rien ne vous retient à la maison, on s’expose, et plus que jamais j’ai résolu de me marier.

MADAME PATACHA.

Voilà que ça le reprend !

DURAND.

Et comme pour se marier il faut une femme, n’est-ce pas, Jacquot ?

JACQUOT.

Je ne sais pas, monsieur Durand.

DURAND.

J’ai choisi…

PIERRETTE, effrayée.

Ah ! ah !…

DURAND.

N’aie plus peur !… madame Patacha !