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Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/191

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Il embrase mon cœur, assiége ma pensée,
Empoisonne ma vie… et je m’en sens mourir.

CHRYSAS.

Quelle tristesse, enfant ! quelle étrange parole !
Dévoile à ton ami cette amère douleur :
Même quand il n’est rien ici qui le console,
Un chagrin confié pèse moins sur le cœur.

GALLUS.

Moins grand est le tourment de l’agneau sans sa mère,
Moins grande la douleur du bouvreuil enfermé,
Que le supplice affreux et l’affreuse misère
De celui qui se dit : J’aime sans être aimé !

CHRYSAS.

Aimer sans être aimé ? Faut-il te dire encore ?…
Lœtoris…

GALLUS.

Lœtoris…Lœtoris a juré de m’aimer,
Je le sais ! mais le mal à ce point me dévore,
Que je crains un serment qui me devrait charmer.