Aller au contenu

Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Au sommet de tes rocs couronnés de bruyères
Se dressent, vieux géants aux vêtements de lierres,
Les châteaux éventrés de tes anciens seigneurs ;
Seuls, hôtes assidus de ces restes antiques,
Les corbeaux, au milieu des masses granitiques,
Réveillent les échos de leurs rauques clameurs.

Ici se dresse Aros, château du Lord des îles ;
Plus loin c’est Duart Castle, aux lignes immobiles,
Aux murs victorieux de l’orage et des ans ;
J’aperçois Altornish et sa tour crénelée
Dans laquelle, formant l’annuelle assemblée,
Les Lords et les vieux chefs tenaient leurs parlements.

Que de fougueux guerriers aux flèches intrépides,
Que de bardes chanteurs, dans ces îles humides
De l’arc et de la harpe ont tendu les ressorts !
Que de jeunes chasseurs aux chevelures blondes
Ont poursuivi le daim dans ces landes profondes !
Que de combats livrés ! que de sang ! que de morts !