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Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/226

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Pourtant la faim est la plus forte.
Avec un gros soupir, il porte
À sa bouche l’odieux pain…
Mais d’une secousse subite
Voici que tout son bras s’agite,
Le morceau remue en sa main…

Qu’est-ce donc ? ô surprise étrange !
À ses yeux étonnés, tout change,
Tout s’efface et s’évanouit…
L’air est tiède, le soleil brille,
La rivière, où le ciel scintille,
Coule doucement et sans bruit ;

Enfin, à la ligne tendue
Une grosse carpe pendue
Dans l’eau s’agite de fureur :
C’est elle qui, prise à l’amorce,
En se débattant avec force
Avait réveillé le dormeur.