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Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/243

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Nous te croirons un autre jour,
Ô conteur, et trouve autre chose !
Autre chose ? à quoi bon ! Au temps
Où nous transporte notre histoire,
Quand le monde, dans son printemps,
Rayonnant de sa jeune gloire,
Avait la faiblesse de croire
Aux cœurs à tout jamais constants,
Quoi qu’on en pense ou qu’on en die,
Soyez sûr que pour son amie
On mourait ainsi, sans effort,
Et que l’amour donnait la mort
Aussi bien qu’il donnait la vie !

Donc, le pauvre Tristan mourut.
Pour le voir, Yseult accourut,
Trop tard, hélas ! car sous la terre
Le bien-aimé dormait glacé
Dans son tombeau de blanche pierre.
Triste alors, le cœur harassé,
Sur un des coins du mausolée