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Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/246

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L’aurore, il pénètre, joyeux,
Portant, rayonnant dans ses yeux,
L’éclair de sa haine assouvie :
« Ils seront, se dit-il tout bas,
« Séparés après le trépas,
« Comme ils l’étaient pendant leur vie ! »
Et du triomphe fier et sûr,
Il lève les yeux vers le mur…
Ô rage ! ô vengeance incomplète !
Du tombeau de Tristan partait
Un laurier-rose, qui montait
Le long du mur jusqu’à la crête,
Et de l’autre côté sortait,
Recouvrant, voûte parfumée
Où brillait la rosée en pleurs,
Le tombeau de la bien-aimée
De son ombrage et de ses fleurs !

Se tournant vers son entourage
D’un pareil miracle interdit :
« Qu’on coupe cet arbre maudit ! »