Aller au contenu

Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


À l’avenir rempli d’alarmes
Vous ne songez pas sans trembler,
Vos yeux se remplissent de larmes
Quand le chéri va s’envoler.

Or, le chagrin qui vous tourmente
S’accroît encor, quand vous sentez
Que d’une nature inclémente
Ils connaissent les duretés.

Vous gémissiez beaucoup naguère
Lorsque les aînés sont partis,
Mais moins… car pour la grande guerre
Ces derniers-là sont trop petits.

Et puis — ô tendresse subtile ! —
Ceux qu’on vous voit le plus chérir
Sont ceux dont la santé débile
Vous fit toujours le plus souffrir,