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Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/58

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« Comme la pervenche, en suivant la terre,
Cherche l’ombre et fuit les rayons du jour,
Ainsi la tendresse aime le mystère,
Et la solitude est sœur de l’amour.

« Maintenant enfin, ô ma bien-aimée,
Loin des curieux et des importuns,
Voici sur mon sein ta tête embaumée,
Tes grands yeux rêveurs et tes longs cils bruns.

« Nous l’avons enfin retrouvé, ma mie,
Le nid, l’heureux nid de nos beaux plaisirs,
Le foyer connu, la chambre endormie,
Toute pleine d’ombre et de souvenirs.

« Ah ! mon être entier n’est plus que tendresse…
Dans ce coin béni, sous ces rideaux sourds,
Que je voudrais vivre avec toi sans cesse…
M’aimes-tu, mon cœur, m’aimes-tu toujours ? »