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Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/68

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Tout est vieux, tout est froid dans ces quatre murailles :
On dirait que le temps s’est soudain arrêté
Ici, pour fuir ailleurs ; et que tout est resté
Comme au siècle où le Roy demeurait à Versailles.

Seule, une blonde enfant paraît chaque matin
Pendant quelques instants à la grande fenêtre ;
Ses yeux sont bleu d’azur, elle a seize ans peut-être ;
Sa voix est argentine et son geste mutin.
Oh ! pendant qu’elle est là, cette rieuse tête,
Au sein de ce vieux monde et de ces vieux débris,
Tout semble rajeunir, et ces anciens amis
Soudain, à son aspect, prennent un air de fête.
Le lierre rabougri monte d’un jet plus sûr ;
Le toit tout crevassé coquettement se penche,
Et pour mieux regarder l’apparition blanche
Les oiseaux en chantant couronnent le vieux mur.