Aller au contenu

Page:Normand - Paravents et Tréteaux, 1882.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« La soupe est sur la table et va froidir sans vous ! »

C’est la Gervaise, avec ses cheveux d’un blond roux,
Sa taille tombant droit, sa figure avenante :
Brave femme du port que j’avais pour servante.

Elle était tout émue et joyeuse : un éclair
S’allumait par instants au fond de son œil clair ;
Le sang rapidement colorait sa peau blanche ;
Elle avait arboré la robe du dimanche,
Le fichu flambant neuf, et le plus beau bonnet :
Après quatre longs mois son Pierre revenait !
Son Pierre, son époux, son homme enfin : le père
Des deux petits blondins qui l’appellent leur mère,
Gars de quatre à cinq ans, barbouillés et fripons,
Qui la suivent toujours, blottis dans ses jupons !

Ah ! certe elle était belle, et gaie, et pleine d’aise
Et bonne à regarder, cette brave Gervaise !