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Page:Normand - Pensées de toutes les couleurs, Calmann-Lévy.djvu/237

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nique, si dure pour Napoléon le Grand, est acquise à celui que beaucoup continuent encore d’appeler le Petit Prince…

Mais le fils de Napoléon III est mélancolique. Il compare sa destinée à celle de son cousin le duc de Reichstadt. Les analogies, en effet, sont frappantes. Tous deux ont quitté la France, très jeunes encore, à la suite d’une mission étrangère. Au moins le duc de Reichstadt, lui, a-t-il eu la consolation de mourir jeune…

Ce soir, le Prince est particulièrement triste. Pour tuer le temps, il est allé passer la soirée à Greenwich, avec quelques amis. On a dîné en plein air. Et, en fumant un cigare, le « Petit Prince » quinquagénaire regarde les étoiles et regrette de ne pas être mort, jadis, au Zoulouland…


Pour l’arracher à sa tristesse, les amis du Prince le conjurent d’oublier le passé douloureux, le présent incertain ; de ne songer qu’à l’avenir. Jamais, affirment-ils les chances de remonter sur le trône n’ont été aussi grandes.