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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/124

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son ancien ami M. Alexandre Brongniart, a été commencé à Fiquainville le 15 Avril 1791.[1]

C’est sur les côtes de Normandie, comme nous l’avons déjà dit dans le texte de cette Notice, que M. Cuvier a fait ses belles découvertes sur les mollusques, qui lui ont servi à réformer leur classification.

« Mes recherches sur les animaux marins, écrivait-il de Paris, en Février 1799, à feu Hermann, ont été faites, en grande partie, dans le port de Fécamp, entre Dieppe et le Hàvre, pendant trois années que j’ai demeuré dans son voisinage. »

C’est de Normandie qu’il envoyait à la Société d’histoire naturelle de Paris, un mémoire sur l’anatomie de la Patelle, qui a été imprimé en 1792 dans le tome II de son Journal.

C’est de ce séjour qu’il adressait à M. de Lacépède la description d’une nouvelle espèce de raie que ce savant lui a dédiée.[2]

C’est là qu’il eut le bonheur de rencontrer M. Tessier, déjà célèbre par ses publications sur l’agriculture, qui le mit en rapport avec le jeune Geoffroy, avec la famille duquel M. Tessier était lié.

Il s’établit dès-lors une correspondance entre ces deux jeunes savans, dans laquelle M. Geoffroy ne tarda pas à pénétrer toute la portée du génie de M. Cuvier. « Venez à Paris, » lui écrivait-il bientôt après leurs premières communications, « jouer parmi nous le rôle d’un autre Linné, d’un autre législateur de l’histoire naturelle.[3] »

C’est encore de la même retraite de Normandie que M. Cuvier adressait à ses amis du Wurtemberg et à la Société d’histoire naturelle qu’ils avaient formée à Stuttgart, les plus savantes disserta-


  1. Voyez la notice sur G. Cuvier, lue à la Société entomologique de France, le 13 Juin 1832 par M. Victor Audouin, page 9.
  2. La Raie Cuvier. « Je nomme ainsi cette raie, parce que j’en dois la connaissance à mon savant confrère, le professeur Cuvier, membre de l’Institut national. Il a bien voulu, dès le mois de Mars 1792, m’envoyer du département de la Seine-inférieure le dessin et la description d’un individu de cette espèce qu’il avait vu desséché. » Voyez l’Histoire naturelle des Poissons, par le citoyen Lacépède, tome I, in-4.°, Paris, 1798, page 141 -144.
  3. Discours de M. Geoffroy Saint-Hilaire, Vice-président de l’Académie des sciences, prononcé aux funérailles de l’illustre Baron Cuvier, le mercredi 16 Mai 1832.