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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/141

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augmente chaque jour, par tout ce qu’elle explique de l’histoire de la vie sur cette terre et des vicissitudes qu’elle y a éprouvées, par tout ce qu’elle démontre de bouleversements et de ruines dans la croûte de notre globe.

À cette même époque de 1796 M. Cuvier inséra dans le Magasin encyclopédique deux mémoires, l’un sur le squelette d’une très grande espèce de quadrupède inconnue (le mégalonix), l’autre sur les têtes d’ours fossiles des cavernes de Gailenreuth.

Au mois d’Août 1798 la série des espèces que M. Cuvier avait sinon déterminées définitivement, du moins classées d’une manière générale, soit par ses recherches d’érudition, soit par l’observation directe, avait beaucoup augmenté. Il lut à cette époque, à la Société d’histoire naturelle, un mémoire sur les ossemens fossiles de quadrupèdes, dont il fit lui-même un extrait pour le n.° 18 du Bulletin des sciences de la Société philomatique.

« L’auteur s’est proposé dans ce mémoire, dit-il, de rassembler, autant qu’il lui a été possible, tous les os fossiles qui ont appartenu à chaque espèce, soit qu’il les ait vus par lui-même, ou qu’il en ait seulement trouvé la description dans les auteurs ; d’en reformer les squelettes de ces espèces et de les comparer avec ceux qui existent à la surface du globe, pour en déterminer les rapports et les différences. »

Ainsi ses recherches n’avaient encore pour but avoué que la détermination et la classification des espèces perdues. Cependant M. Cuvier faisait déjà à cette époque la plus grande attention aux terrains dans lesquels ces ossemens avaient été enfouis.

Le mémoire en question est extrêmement intéressant pour l’histoire de la science, dont il donne le degré de développement qui était exactement alors celui des connaissances de M. Cuvier, qui en était le créateur.

On y trouve la première annonce des fossiles de Montmartre ; mais les premiers débris que M. Cuvier eut l’occasion d’examiner étant très-incomplets, sa première détermination fut d’abord très-fautive. Il prit son paléothérium pour un animal carnassier, pour une espèce du genre canis.

« La neuvième espèce, dit-il, est l’animal carnassier dont on trouve des os dans la pierre à plâtre de Montmartre. Le forme de ses mâchoires, le nombre de ses dents molaires, les pointes dont elles sont armées, indiquent que cette espèce devait se