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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/156

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medi 19 Mai 1832, t. 3, n.os 32 et 34, des détails circonstanciés sur la maladie et l’ouverture du corps de M. Cuvier. Le dernier de ces numéros renferme le récit de cette opération, faite par M. Bérard aîné, professeur de physiologie de la Faculté de médecine de Paris, en présence de MM. Orfila, Duméril, Dupuytren, Allard, Biet, Valenciennes, Laurillard, Rousseau, Andral, neveu.

J’extrais de ce récit la partie qui concerne la structure du cerveau de M. Cuvier. On y verra combien l’organe de l’intelligence avait de développement, et quel rapport étonnant il y avait entre cette perfection et la prééminence des facultés intellectuelles dont il était l’instrument ?

« Peu de physiologistes, dit M. le professeur Bérard mettent en doute aujourd’hui le rapport qui existe entre les capacités intellectuelles et le volume des lobes cérébraux. Si quelques faits exceptionnels se rencontrent, ils tiennent sans doute à ce qu’avec un volume égal l’étendue des surfaces peut être différente, en raison du nombre des circonvolutions et de la profondeur des anfractuosités, ou à ce que, avec le volume et l’étendue des surfaces, il existe dans la texture du cerveau quelques conditions inappréciables de son activité. Mais ces faits exceptionnels sont rares, et le cerveau de M. Cuvier ne devait pas en augmenter le nombre.

« Sœmmering (de corporis humani fabric., etc.) évalue à deux ou trois livres le poids de l’encéphale. (Par encéphale on entend toute la masse nerveuse renfermée dans le crâne.) Je suis arrivé à des évaluations à peu près semblables en faisant peser deux encéphales pris au hasard à l’hôpital Saint-Antoine. En effet, l’encéphale d’une femme de trente ans pesait avec ses membranes deux livres onze onces deux gros ; l’encéphale d’un homme de quarante ans, deux livres douze onces six gros et demi ; l’encéphale de M. Cuvier s’élevait à trois livres dix onces et quatre gros et demi. On voit qu’il surpassait de près d’une livre le poids de chacun des précédens. Mais le résultat suivant n’offrira pas moins d’intérêt. On sait que toutes les parties de l’encéphale ne sont pas affectées à l’exercice des facultés de l’intelligence, et l’on s’accorde à placer dans les lobes cérébraux le siège de ces facultés. Or, en comparant le cervelet, la protubérance et le bulbe rachidien de M. Cuvier aux mêmes parties prises sur le sujet mâle ouvert à Saint-Antoine, je n’ai trouvé qu’une