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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/19

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pour un des grands prix de physique qui devaient être décernés en 1810.

Les considérations préliminaires sur l’économie animale, qui forment le commencement du premier volume, firent l’admiration de tous les savans par la clarté, la profondeur et l’ordre philosophique des idées et des faits qui y sont exposés ; elles ne sont cependant qu’un développement du plan énoncé dans quelques lignes que je viens de vous lire du Discours d’ouverture du premier cours de M. Cuvier ; mais ces lignes comprennent à la fois le germe de la méthode naturelle et de la seule bonne méthode de comparaison de l’organisation des animaux. C’est qu’une idée-mère une fois conçue par le génie, devient bientôt l’origine et le fondement de tout un système de science.

Après trente-deux ans de progrès et de découvertes de détails, ces principes généraux de la science n’ont rien perdu de leur fraîcheur, de leur solidité. L’auteur a revu, dans les dernières semaines de sa vie, tout le premier volume de cet ouvrage, pour la nouvelle édition qu’il en préparait, à laquelle il avait bien voulu m’associer de nouveau, après vingt-sept ans d’intervalle (e). Il sera extrêmement intéressant de lire les additions qu’il y aura faites, plutôt pour combattre l’application trop générale, exagérée conséquemment, de certains principes philosophiques et pour limiter cette application dans les bornes de l’observation, que pour modifier ou pour changer ce qui ne pourrait l’être sans s’écarter de la vérité.

Si l’anatomie comparée dut à M. Cuvier sa première existence comme science, la zoologie proprement dite ne lui eut pas de moindres obligations par les réformes