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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/46

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débris le continent de la Nouvelle-Hollande ; elle y enfouira les cadavres des kanguroos, des phascolomes, des dasyures, des péramèles, des phalangers volans, des échidnés et des ornithorynques, et elle détruira entièrement les espèces de tous ces genres, puisqu’aucun d’eux n’existe maintenant en d’autres pays.

« Que cette même révolution mette à sec les petits détroits multipliés qui séparent la Nouvelle-Hollande du continent de l’Asie, elle ouvrira un chemin aux éléphans, aux rhinocéros, aux buffles, aux chevaux, aux chameaux, aux tigres, et à tous les autres quadrupèdes asiatiques, qui viendront peupler une terre où ils auront été auparavant inconnus.

Qu’ensuite un naturaliste, après avoir bien étudié toute cette nature virante, s’avise de fouiller le sol sur lequel elle vit, il y trouvera des restes d’êtres tout différens.

Ce que la Nouvelle-Hollande serait dans la supposition que nous venons de faire, l’Europe, la Sibérie, une grande partie de l’Amérique, le sont effectivement, et peut-être trouvera-t-on un jour, quand on examinera les autres contrées et la Nouvelle-Hollande elle-même, qu’elles ont toutes éprouvé des révolutions semblables, je dirais presque des échanges mutuels de productions ; car, poussons la supposition plus loin, après ce transport des animaux asiatiques dans la Nouvelle-Hollande, admettons une seconde révolution, qui détruise l’Asie, leur patrie primitive ; ceux qui les observeraient dans la Nouvelle-Hollande, leur seconde patrie, seraient tout aussi embarrassés de savoir d’où ils seraient venus, qu’on peut l’être maintenant pour trouver l’origine des nôtres. »