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Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/59

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Vous vous trompez, s’écria tout aussitôt un autre anatomiste non moins célèbre, l’organe de la voix est un instrument à corde ! Cette seconde assertion fit sourire l’assemblée, qui comprit que M. Cuvier avait dit vrai.

Dans le second de ces mémoires, il traite de la manière dont se fait la nutrition dans les insectes. Ce travail important, où l’observation de l’organisation la plus intime de ces animaux met en évidence un mode de nutrition tout particulier, qui confirme la séparation de ces animaux en une classe à part, fait comprendre, entre autres, la disposition singulière des organes de respiration, dont ils sont pourvus, et son véritable but. Ici les molécules nutritives, séparées parle canal alimentaire, ne sont pas versées immédiatement dans un système de vaisseaux clos et conduits dans un organe de respiration circonscrit, pour y subir l’action de l’élément ambiant, et cette modification si importante, par laquelle il semble que les animaux puisent dans la respiration le principe de leur vie. Ce n’est plus le fluide nourricier qui va chercher l’air ; mais c’est ce dernier qui, pénétrant par des canaux, qu’on appelle trachées, élégamment ramifiés dans toutes les parties des insectes, se porte à la rencontre des molécules nutritives qui leur tiennent lieu de sang, pour les modifier et les rendre propres au soutien de l’existence.

C’est, nous n’en doutons pas, dans cet intéressant travail que M. Cuvier a puisé, en partie, ses grandes idées sur les rapports de la circulation avec la respiration, et sur la quantité de respiration dont les différentes classes d’animaux sont pourvues, laquelle est toujours en rapport direct avec leur force musculaire et la quan-