Aller au contenu

Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(64)


Tel auteur a dû parfois être surpris des termes simples dans lesquels on pouvait exprimer ses travaux et les progrès réels qu’ils avaient fait faire à la science ; tel autre n’a pu s’empêcher d’admirer la lucidité avec laquelle ses propres conceptions étaient présentées dans ces courtes analyses. Il a dû trouver dans plus d’une circonstance, que le meilleur des filtres, pour rendre ses idées transparentes, était l’esprit de M. Cuvier ; il a pu, dans plusieurs cas, après cette opération faite avec une aussi grande sagacité, découvrir dans ses travaux ce qu’il n’y avait pas vu, ou bien n’y plus voir ce qu’il croyait y avoir trouvé.

En général, ces analyses ont un caractère de justice et d’indépendance très-remarquable. On dirait qu’elles sont faites par un historien d’un temps bien éloigné, qui raconte avec la plus sage impartialité les événemens de la science dans l’ordre de leur liaison.

Ses récits ont le même caractère d’impartialité alors même qu’il parle de ses propres découvertes, ou qu’il rapporte des opinions contraires aux siennes et qu’il n’adopte pas, mais qu’il ne doit pas se permettre de juger au moment où son devoir l’appelle à en faire la simple histoire à ses savans confrères.

Ainsi, après avoir rendu compte d’un mémoire un peu singulier contre l’existence de l’Instinct[1], communiqué à la classe par un de ses membres, et après avoir expliqué, d’une part les difficultés que l’auteur combat, et de l’autre, celles dans lesquelles il s’engage, M. Cuvier ajoute : « On verra aisément par notre exposé, que nous ne jugeons pas ces diffcultés de même


  1. Analyse de 1806.