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Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/147

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du Libertinage.

dant il m’étoit impoſſible de m’empêcher de ſonger à vous. Combien de fois ai-je bu à votre ſanté ! Vous me fîtes enfin ſentir que je devois adorer autre choſe que la bouteille. Mais je ne fus pas inconſtant, je partageai mon cœur entre le vin & vous. M’étoit-il permis de conſerver ma raiſon, puiſque je chériſſois chaque jour tout ce qui nous la fait perdre ? Il m’arrivoit ſouvent de me débarraſſer d’un fardeau qui, m’a-t-on dit, ne ſert qu’à rendre les hommes malheureux. J’ai remarqué qu’alors j’étois plus content : ſans ſoucis, ſans inquiétude, je paſſois la journée entiere, ou je m’endormois profondément. Ne devroit-on pas faire comme moi, & ſe