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Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/31

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du Libertinage.

Mathieu avoit eus pour moi. Il fit le diable à quatre, voulut battre ma mere & je m’échappai fort à propos. On me fit connoître mon tort ; on nous racommoda. Votre pere prit ſon parti. Je m’apperçois pourtant qu’il eſt ſouvent de mauvaiſe humeur ; ſans doute qu’il ſonge encore à la confidence que je lui fis.

» Vous voyez qu’une fille ignorante eſt plus ſujette à mal faire qu’une autre. Je n’ai pas voulu vous laiſſer dans l’erreur. Oui, les hommes nous cherchent avec ſoin ; ils nous font goûter des plaiſirs infinis : mais à peine n’ont-ils plus rien à deſirer, qu’ils mépriſent celle qui fut trop facile. Croyez-moi, Lucette, n’écoutez jamais les