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Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/34

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Les progrès

Les habitantes des villes ſont plus inſtruites, l’exemple les éclaire, à douze ans on n’a plus rien à leur apprendre.

Mon héroïne devint un petit lion ; Tircis, qui jouoit ſi bien de la muſette ; Lucas, qui chantoit avec grace ; Colin, qui danſoit ſi légerement, furent étonnés de ſa méchanceté. Le Dimanche au ſoir, ſous l’ormeau, ils étoient obligés de ſe tenir à dix pas d’elle. Eux qui ſe voyoient les coqs du village, que toutes les filles recherchoient, avoient lieu d’être ſurpris de ſa cruauté. Plus d’une bergere rioit ſous cape, & diſoit tout bas : elle y viendra.

Une fille doit avoir le cœur ſenſible à quelque choſe ; ſi elle fuit ſon prochain, elle aime Dieu. Lucette