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Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/371

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du Libertinage.

fragile, je le ſçais par expérience. Je t’aime avec encore plus d’ardeur qu’au tems paſſé ; mais ſois ſage & diſcrette ».

Notre Héroïne remercia vivement Monſeigneur. Elle l’aſſura d’une reconnoiſſance éternelle, pour tous ſes bienfaits ; elle fut embarraſſée un inſtant, quand il la preſſa de répondre à ſon amour. Elle avoit fait les plus beaux projets du monde ; elle prétendoit prodiguer rarement ſes faveurs, & même ſe priver tout-à-fait de ces plaiſirs qui ſont les ſeuls biens de la vie. Cependant ſon parti fut bientôt pris ; ſoit que ſon cœur ſentît quelque choſe pour celui qui briſoit ſes chaînes, ou ſoit que l’habitude du mal la rendît moins difficile, elle ſe laiſſa atten-