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Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/457

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du Libertinage.

goûtons avec modération : c’eſt là ce qu’on appelle ſavoir ſe rendre heureux, & marcher ſur les pas de la Sageſſe ».

Cet indigne diſcours, ſi faux dans ſes principes, ſi ridicule, dont les conſéquences ſont ſi mauvaiſes, étoit regardé comme un Oracle, par les Beautés naïves qui l’écoutoient. Il faut quelquefois ſi peu de choſe pour nous ſéduire. Elles réſiſtoient d’abord à la perſuaſion, s’indignoient qu’on leur parlât ainſi ; mais inſenſiblement, elles le trouvoient ſenſé, prêtoient l’oreille, ne ſavoient que répondre, & deſiroient d’être convaincues. Monſeigneur arrivoit à propos ; Lucette ſe retiroit, en ſuppoſant une affaire preſſée ; il achevoit de perſuader la belle incrédule,