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Page:Novalis - Les Disciples à Saïs, 1914, trad. Maeterlinck.djvu/213

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FRAGMENTS

Spinoza est un homme ivre de Dieu.

Le spinozisme est une saturation de divinité. L’incrédulité est la privation de l’organe du divin, la privation de divinité. Il y a ainsi athéisme direct et indirect. Plus l’homme est réfléchi et poétique, plus sa religion sera formée et historique.

Il y a maintes fleurs en ce monde qui sont d’origine supra-terrestre ; qui ne vivent pas sous ces climats, et qui sont les messagères, les hérauts éloquents d’une existence meilleure. Entre ces messagères se trouvent d’abord la religion et l’amour. Le bonheur suprême est de savoir son aimée bonne et vertueuse ; l’inquiétude suprême est l’inquiétude de la noblesse de son âme. L’attention à Dieu, et à tous les moments où un rayon d’une conviction ou d’un apaisement céleste pénètre dans notre âme, est la chose la plus bienfaisante que l’on puisse obtenir pour soi et son amour…

Toutes nos inclinations semblent n’être autre chose que la religion appliquée ; le cœur paraît être, en quelque sorte, l’organe religieux. Peut-être que le produit suprême du cœur productif n’est autre que le ciel. Lorsque le cœur,