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Page:Nuitter et Tréfeu, Boule-de-Neige.djvu/59

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TOUS.

Oui, grand khan. Vive le grand khan !

LE KHAN.

Vous n’êtes pas mangés ?

Il prend la coupe de Balabrelock.

BALABRELOCK, prenant la coupe de Kasnoiseff qui, à son tour, prend celle de Krapack.

Point encore, grand khan, point encore.

Le khan, à chaque phrase, prend la coupe que tient Balabrelock et la repasse au fur et à mesure au caporal, qui s’en trouve embarrassé, tout en cherchant à dissimuler lui-même sa coupe derrière son dos.

LE KHAN.

En effet, je vous retrouve au complet : un, deux, trois, quatre, cinq, le compte y est. Je ne vous félicite pas, je suis tellement pressé, je passais.

KASNOISEFF.

Vous êtes bien bon de vous être dérangé.

LE KHAN.

Depuis que je vous ai quittés, j’ai continué ma tournée.

KASNOISEFF.

Oh ! vous vous donnez du mal.

LE KHAN.

Et on ne m’en sait aucun gré. Mais je fais ça par habitude. J’ai pacifié quarante-sept provinces. Dans l’une, toutes les servantes s’étaient mises en grèves.

BALABRELOCK.

Vous avez décrété le service obligatoire ?

LE KHAN.

Parfaitement. Dans l’autre, j’ai fait éteindre tous les becs de gaz. Comme ça, on ne peut plus lire les journaux du soir.

Il boit.

KASNOISEFF.

Il a le gosier sec.

LE KHAN.

Et vos rapports avec le nouvel hospodar ?

BALABRELOCK.

Excellents ! Pas plus tard que ce matin, il me disait, c’est-à-dire il me faisait comprendre que…