Oui, grand khan. Vive le grand khan !
Vous n’êtes pas mangés ?
Il prend la coupe de Balabrelock.
Point encore, grand khan, point encore.
Le khan, à chaque phrase, prend la coupe que tient Balabrelock et la repasse au fur et à mesure au caporal, qui s’en trouve embarrassé, tout en cherchant à dissimuler lui-même sa coupe derrière son dos.
En effet, je vous retrouve au complet : un, deux, trois, quatre, cinq, le compte y est. Je ne vous félicite pas, je suis tellement pressé, je passais.
Vous êtes bien bon de vous être dérangé.
Depuis que je vous ai quittés, j’ai continué ma tournée.
Oh ! vous vous donnez du mal.
Et on ne m’en sait aucun gré. Mais je fais ça par habitude. J’ai pacifié quarante-sept provinces. Dans l’une, toutes les servantes s’étaient mises en grèves.
Vous avez décrété le service obligatoire ?
Parfaitement. Dans l’autre, j’ai fait éteindre tous les becs de gaz. Comme ça, on ne peut plus lire les journaux du soir.
Il boit.
Il a le gosier sec.
Et vos rapports avec le nouvel hospodar ?
Excellents ! Pas plus tard que ce matin, il me disait, c’est-à-dire il me faisait comprendre que…