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Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/38

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TRÉMOLINI, reparaissant.

Son Excellence a sonné ?

CABRIOLO.

Oui ! Nos Excellences ont sonné !

PAOLA.

Il n’est pas venu de lettres du prince pour nous ?

TRÉMOLINI, haussant les épaules.

C’te bêtise !…

PAOLA.

Qu’est-ce que c’est que cette façon de répondre ! insolent !

TRÉMOLINI.

Si Son Excellence est fatiguée de mes services ?…

CABRIOLO.

Du tout ? je n’ai pas dit ça ! je t’augmente, au contraire !

TRÉMOLINI.

Je n’ai pas d’appointements.

PAOLA.

Tu n’as pas d’appointements, c’est vrai, mais tu as des égards ! On te traitera, avec encore plus d’égards.

TRÉMOLINI.

J’aimerais mieux autre chose.

CABRIOLO.

Parle !

TRÉMOLINI.

Je vous demande pour la vingt-quatrième fois la main de votre fille Régina.

PAOLA.

Son aplomb m’étonne. Il vous dit de ces choses-la sans balancier.

GABRIOLO.

Toi mon gendre ! jamais

PAOLA.

Si ça continue, on te flanquera à la porte.

CABRIOLO.

Certainement ! comment fait un homme de mon rang quand il flanque à la porte un fidèle serviteur d’une extraction aussi basse que la tienne.

TRÉMOLINI.

Il lui fait 3,000 livres de pension viagère.

CABRIOLO.

Il suffit ! je te garde ! mais à l’avenir sache observer la distance et respecter mon rang ! J’ai rompu, avec le passé ! Je ne veux plus en entendre parler !

RÉGINA.

Tiens ! faut pas faire tant le fier ! comme si je ne savais pas