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Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/54

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LE PRINCE.

En courant devant moi !… Ça pouvait durer longtemps comme ça !… À la fin me direz-vous le motif de cette course échevelée.

RAPHAEL.

C’est bien simple ! J’ai couru parce que j’étais impatient de la revoir !…

LE PRINCE.

La revoir ? Qui ?

SPARADRAP.

Expliquez-vous !

RAPHAEL.

Mon Dieu, mon père ! je vais tout vous dire !

LE PRINCE.

J’y compte bien !…

Raphaël le regarde en souriant, peu à peu le prince sourit aussi. Sparadrap sourit à son tour. Un regard sévère du prince lui rend son sérieux.

RAPHAEL.

Voilà ce qui est arrivé ! Il y a six mois, j’ai vu la plus ravissante princesse !

LE PRINCE.

Une princesse !…

SPARADRAP.

C’est impossible ! je ne vous ai pas quitté un instant !

RAPHAEL.

Précisément ! C’est vous-même qui m’y avez mené !

LE PRINCE, à Sparadrap, faisant un moulinet.

Hein ? vous menez mon fils voir des princesses !…

SPARADRAP.

Prince ! je puis vous jurer…

LE PRINCE.

Assez ! Et où est-elle cette princesse ? est-elle en Toscane, en Bavière, en Basse-Bretagne ?

RAPHAEL.

Elle est en cire !

LE PRINCE.

En cire ! Je ne connais pas cette localité.

RAPHAEL.

Oui… (A Sparadrap.) Il y a six mois, à la fête, vous ne vous souvenez pas de ce grand cabinet de cire où je suis entré ?…

SPARADRAP.

Comment ?

RAPHAEL.

C’est là que j’ai vu la belle princesse de Trébizonde et,