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Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/95

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culier ! j’aurais juré que la poésie était tournée de l’autre côté.

CABRIOLO.

Du tout ! prince ! (Bas, à Trémolini.) Imbécile !

TRÉMOLINI, bas.

Je m’engourdissais !

Il frappe un coup de grosse caisse.

LE PRINCE.

Hein ?

CABRIOLO.

Rien prince !

SPARADRAP.

Allons bon ! voilà que j’ai envie d’éternuer, et avec ça dans les mains pas moyen de me pincer le nez !…

LE PRINCE, à Cabriolo.

Hein ? me semble qu’on a parlé !

CABRIOLO.

Pas un mot, prince ! (A part.) Je suis inquiet.

Sparadrap éternue et fait un roulement de tambour.

LE PRINCE.

Qu’est-ce que c’est que ça !… La musique qui éternue !…

CARRIOLO.

Prince ! je vais tout vous dire… (À part.) Si je sais comment m’en tirer !…

LE PRINCE.

Parlez mais soyez bref !

CABRIOLO, allant pour s’en aller.

Je ne dirai rien du tout si vous voulez.

LE PRINCE, le retenant.

Non ! expliquez-vous !

CABRIOLO.

Voilà. — Afin de rendre ce musée plus digne de Votre Altesse, j’ai cherché des perfectionnements et je suis parvenu à communiquer à ces figures le mouvement, la voix, la vie peut-être !

Tambour et grosse caisse.

LE PRINCE.

Ah ! très-bien ! très-bien ! Ingénieux mécanisme. — Montez-moi donc un peu les ressorts et faites-moi remuer tout ça !

CABRIOLO.

Oui, prince !

Il fait semblant de monter des ressorts et imite le bruit avec la voix. – Sparadrap et Trémolini se mettent à remuer.

LE PRINCE.

Qu’est-ce que c’est que ça ?

On entend du bruit au fond.