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Page:Octave Mirbeau - Dingo - Fasquelle 1913.djvu/278

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VIII


Les événements allaient se précipiter coup sur coup avec une rapidité foudroyante. Et dès lors je ne vécus plus que dans le cauchemar.

Je rentrais de Paris, vers cinq heures du soir. Thuvin m’attendait devant sa porte. Avec une animation inhabituelle et beaucoup de gestes, il racontait au père Cornélius Fiston des histoires sans doute terribles ; car à chaque parole, à chaque geste, le garde champêtre sursautait et une expression d’effroi crispait son visage. Dès qu’il eut aperçu la voiture, le jardinier accourut au-devant de moi.

— Un malheur !… Monsieur… un grand malheur !… m’annonça-t-il d’une voix qui sonnait le glas de quelque chose, de quelqu’un, comme une tintenelle de bedeau.

J’avais bien remarqué son trouble, son effarement, ses yeux un peu hagards. Cela présageait un malheur, en effet. Mais les malheurs de Thu-